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Charlelie Dagnelie explore comment la digitalisation pourrait l’aider à vivre son métier d’architecte de manière plus créative et flexible. Utiliser Accountable pour sa comptabilité participe de la même idée : moins d’admin, une meilleure qualité de vie.
Quel est ton métier ?
Je suis architecte, enfin architecte stagiaire puisque je dois passer par deux ans de stage avant d’être architecte à proprement parler. J’effectue mon stage au sein du bureau de mon père et j’y coordonne aussi la transition numérique, avec la mise en place du processus BIM.
Comment en es-tu venu à combiner architecture et gestion de projets numériques ?
Je faisais des études d’architecture tout en gardant un intérêt, depuis toujours, pour tout ce qui était lié à l’informatique. J’y ai touché de plus près quand j’ai bissé, au début de mes études. Je devais suivre les mêmes cours et j’ai demandé au professeur de pouvoir dessiner à l’ordinateur plutôt qu’à la main.
C’était un premier pas. Au fil des années, mon goût pour l’informatique et l’innovation s’est affiné. Au décès de mon grand-père, j’ai pris la mesure de tout ce qu’il avait accompli grâce aux outils informatiques. Je me suis dit « il a fait tout ça il y a cinquante ans.
Maintenant que l’informatique est à portée de main, on peut faire beaucoup plus encore. »
À quoi sert une transition numérique telle que tu la mets en place, dans un bureau d’architectes ?
D’habitude, on réalise un premier croquis sur du papier avec un crayon. Ensuite on doit passer à l’ordinateur, en deux dimensions, et là c’est la déception : on ne retrouve pas l’esprit du dessin, ni sa maîtrise ni sa beauté.
Or, aujourd’hui, avec la 3D, on peut construire une maquette numérique du bâtiment. Grâce à cette maquette numérique, on règle beaucoup de problèmes en amont et on récolte des informations. Aussi, on retrouve la beauté initiale du dessin. Cette technologie permet, in fine, de renouer avec la créativité.
La numérisation des maquettes, le partage des informations sur le cloud, allègent le suivi de chantiers et le reporting qui doit tenir compte de normes toujours plus nombreuses. Là aussi, c’est l’occasion de dégager du temps pour être plus créatif, pour faire notre métier d’architecte.
Cette approche numérique des projets s’appelle le BIM, building information modelling. À plus long-terme, cette numérisation s’aligne avec ma façon de voir et de vivre : je rêve que nous puissions nous étendre géographiquement, avoir des chantiers à différents endroits, et garder une approche respectueuse de l’environnement et du rythme de chacun.
La numérisation nous aide à mieux travailler de chez nous, au plus près des chantiers à visiter. Elle peut nous ouvrir les portes d’un espace de coworking où nous partagerions le quotidien d’autres indépendants, ou même du monde entier.
Mon père a toujours rêvé de voyager. Comme indépendant, c’est risqué, sauf s’il part deux mois, travaille deux semaines et, de sa tablette, annote les plans auxquels nous avons aussi accès.
Une maquette numérique permet aussi de garder toutes les infos de la vie du bâtiment. On peut connaître la composition exacte d’un mur ou le passage des canalisations. C’est ce qui permettra à terme de réutiliser tous les éléments de la construction en connaissance de cause. C’est un pas de plus vers l’économie circulaire.
D’habitude, les bureaux qui se lancent dans ce type de projets sont des grands bureaux.
Nous sommes un petit bureau – quand je suis arrivé, nous étions deux, aujourd’hui nous approchons de quatre. Pourtant, j’ai pu convaincre mon patron de se lancer malgré les investissements en temps, en formation, en argent, que cela supposait. Mais c’était mon père…
Travailler en famille, comment ça marche ?
Ce n’est pas toujours facile. Au début, je ne voulais pas travailler chez mon père. Mais j’ai terminé mes études, lui avait besoin d’un coup de main, je suis venu l’aider et j’y suis toujours.
En fait, j’y ai trouvé beaucoup d’opportunités : travailler avec mon père me permet de mettre beaucoup de choses en place, très vite, comme le BIM.
Quand on travaille en famille, il faut pouvoir beaucoup en discuter. Évidemment, il arrive que ce soit plus tendu, que l’énervement monte.
C’est là qu’il faut se rappeler qu’on est là pour construire quelque chose et que, quoi qu’il arrive, nous serons toujours liés, père et fils.
Il faut aussi essayer d’être moins exigeant. J’ai beaucoup plus d’attentes vis-à-vis d’un membre de ma famille que vis-à-vis d’un collaborateur lambda.
Par exemple, je tiens vraiment à ce que mon père effectue cette transition numérique, je sais qu’il en est capable. Je n’aurais pas cette même exigence pour le premier patron venu.
En fait, il faut savoir se dire les choses et aussi savoir passer au-dessus.
Un architecte se retrouve très souvent indépendant en Belgique, qu’il le veuille ou non. Ce statut t’arrange-t-il ?
Cela me donne une certaine liberté. J’aime entreprendre. Je sais que je vais reprendre le bureau de mon père.
Donc oui, être indépendant me convient. Maintenant, ce n’est pas un statut facile : si je vais voir une banque, elle me répondra plus vite « revenez dans un an » qu’à un ami de mon âge avec un CDI.
Heureusement, j’ai la chance de pouvoir vivre ce statut pas facile, facilement. J’habite dans un appartement chez mes parents par exemple.
La difficulté, pour les architectes, est la responsabilité personnelle décennale : pendant dix ans, ils sont responsables personnellement des plans qui ont fait sortir la maison de terre.
Petit, j’entendais mes parents dire : « si il y a un souci dans un bâtiment qu’on a contribué à construire, on pourrait tout à fait perdre notre maison. » Ce statut a évolué, maintenant un architecte peut travailler et faire des pertes en société, mais c’est très récent.
Pourquoi utilises-tu Accountable ?
Je suis indépendant, mon père l’est aussi. Et je me rappelle de l’entendre dire, le dimanche, qu’il allait « faire sa compta ». Je le voyais aller chercher les tickets de parcmètre dans sa voiture, rassembler toutes sortes de papiers.
Maintenant que je suis indépendant à mon tour, j’ai toujours mon smartphone sur moi. Avec Accountable, je peux tout scanner au fur et à mesure et lier ces tickets à la preuve de paiement sur mon compte.
C’est un gain de temps et de précision appréciable.
Je sais ce que je dois mettre de côté pour mes taxes. Je ne suis plus obligé d’imprimer des factures simplement pour les mettre dans un classeur et les apporter à mon comptable.
Je gagne aussi en visibilité.